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Romain le Togolais

Lettre de Gerry Taama à Jean Pierre Fabre (Président de l'ANC-TOGO)

Monsieur, après avoir réfléchi longuement, j’ai choisi finalement de vous écrire cette lettre ouverte. Elle sera publiée sur mon blog, et sans doute reprise par un ou deux journaux qui parfois trouvent de l’utilité à ce que j’écris.

À quel titre vous adressé-je cette lettre ? Parce que je suis citoyen togolais et que vous, vous êtes président d’un parti politique. Rien que pour ça, au nom de la démocratie participative à laquelle nous aspirions tous, j’ai le droit de vous saisir et de vous soumettre le produit de ma réflexion citoyenne.

La première fois que je vous ai vu, M Fabre, c’était à la télévision, lors de la conférence nationale. Vous aviez alors à peu près mon âge (j’ai trente-six ans), et j’avais à l’époque été frappé par la conviction avec laquelle vous vous exprimiez, et la passion qui vous consumait. Et sans forcément vous comprendre (je n’avais que seize ans) je trouvais que vous, et tous ces autres délégués (tous partis confondus) qui clamaient le Togo à cette époque là, étiez admirables. Et je crois que je vous ai admiré. Au fil des ans, bien que certaines positions de votre parti de l’époque (UFC) me soient à plusieurs reprises parues extrémistes et contre-productives pour notre pays (le boycott des législatives de 1999, et le rejet de l’APG entre autres) je ne vous ai jamais tenu rigueur. Vous étiez number two. Et nous savons bien que dans nos pays, souvent seul le number one compte, hélas !

Depuis avril 2010, les choses se sont accélérées, vous avez rompu la tutelle qui vous liait à votre mentor, crée un parti politique. En attendant les élections législatives prochaines, plusieurs députés revendiquent leur appartenance à votre nouveau parti à notre assemblée nationale. Si l’on s’en tient à leur nombre, vous êtes donc le premier parti de l’opposition togolaise. En attendant les législatives prochaines.

Il y’ a maintenant quelques semaines que le gouvernement a décidé de relancer le dialogue politique au sein d’une CPDC rénovée. Votre parti a été convié à prendre part aux discussions préalables. Vous avez refusé d’y participer, arguant que le gouvernement devrait satisfaire un certain nombre conditions, dont la plus importante est la réintégration des députés exclus de l’Assemblée nationale en novembre 2010.

Honorable - c’est ainsi qu’on devrait vous appeler - , votre refus de participer à ce (vous dites énième) dialogue est ce qui suscite cette lettre. En vérité, j’ai été outragé par votre exclusion du parlement. Je l’ai été d’autant plus que cette décision est intervenue à un moment où le climat allait à l’apaisement. Vous commenciez à suspendre les marches hebdomadaires, à faire des tournées à l’intérieur de pays. Tout semblait entrer dans l’ordre. Puis soudain, la cour constitutionnelle a commis l’irréparable. Je l’ai déjà souligné dans un article précédent, je ne sais pas si cette haute cour a dit le droit ou pas (la cour de justice de la CEDEAO va sans doute nous éclairer) mais je trouve détestable cette façon de « s’amuser » avec nos institutions. A mon sens, un député est sacré, car étant un représentant de la nation. Par ailleurs, toutes les entraves à votre liberté de circuler me sont toujours parues comme incompatibles avec l’idée que je me fais de la République (raison pour laquelle la loi dite Bodjona était la bienvenue, mais c’est tout un autre débat).Mais au même moment, honorable donc, j’avoue avoir souvent du mal à vous comprendre. Parcourons, si vous le voulez bien, quelques-unes de vos réactions de ces dernières années :

·En mars 2010, vous prenez part les élections présidentielles comme candidat de votre parti d’alors, l’UFC. Au lendemain de la proclamation des résultats par la CENI, les puissances occidentales (aussi appelé communauté internationale, je vous le concède) déclarent qu’elles ont pris acte, et qu’elles attendent les recours avant de se prononcer. Vous disposiez de 48h pour le faire. C’est court, j’en conviens, mais il fallait le négocier aux accords de Ouaga. Mais vous ne ferez pas de recours, Monsieur Fabre, vous déclarez aussitôt que vous ne reconnaissez pas la légitimité de la cour constitutionnelle. C’est un peu comme une équipe qui va jouer un match de football, qui se prend un but (peut être entaché de faute), et qui aussitôt rejette la légitimité de l’arbitre. Je me suis souvent posé la question de savoir ce qu’aurait été votre réaction si cette même cour vous avait déclaré vainqueur ces élections. Vous l’aurez reconnu ou pas ?

Quelques semaines plus tard, les forces de l’ordre font une descente au CESAL saisir les équipements informatiques et les PV que vous compulsiez, afin de prouver votre victoire (c’est ce que vous dites à la presse).  À l’époque, j’avais déploré cette descente des forces de l’ordre, la trouvant contre-productive pour le régime lui-même. Mais en réalité, et vous le savez, les délais étaient forclos : même si vous apportiez la preuve irréfutable de votre victoire après les 48h, vous saviez que vous étiez hors délais et aucun autre recours n’était possible, mais à ce jour encore, vous maintenez que cette descente des forces de l’ordre vous a empêché de prouver votre victoire.

·En octobre 2010, votre ancien parti est au bord de l’implosion. Vous êtes à la tête d’une fronde décidée à destituer votre président fondateur, pour motif d’intelligence avec un adversaire politique. La situation est extrêmement tendue, et pour remettre tout à plat, un congrès est convoqué par votre ancien mentor. Personnellement, je jubile pour vous. Si vous avez le plus grand nombre de militants de votre côté, ce congrès sera votre sacre, car vous en profiterez pour mettre le vieux mentor à sa place. Mais vous décidez de boycotter la séance et faire votre congrès dans la clandestinité. À ce jour, je me demande pourquoi vous n’avez pas saisi cette chance unique.

·Le parti implosé et le bras de fer ayant manifestement été remporté par votre ancien mentor (qui garde la direction du parti) vous décidez de créer le vôtre, l’ANC. Après quelques atermoiements, y compris une suspension des marches de samedi, vous finissez par obtenir votre récépissé, donnant même droit à une liesse populaire parmi vos militants. Deux semaines plus tard, vous retournez à la plage, déclarer publiquement que vous êtes vainqueur de scrutin de 2010 et que vous ne reconnaissez toujours pas la victoire de votre adversaire. J’ai retourné cette situation dans me tête à plusieurs reprises, sans trouver la réponse. Comment avez-vous pu demander le récépissé au ministre appartenant à un gouvernement dont vous ne reconnaissez ni la légitimité, ni la légalité ?

·En avril 2011, le gouvernement, sans doute pressé par l’HCDH, décide de clarifier les modalités juridiques de manifestation sur les lieux publics. Je me réjouis de cette initiative, car il devenait inadmissible qu’on continue à interdire les manifestations à l’intérieur du pays et en semaine à Lomé en se basant sur une illégale lettre datant de 1994. À mon plus grand étonnement, vous décidez de boycotter toutes les initiatives allant dans le sens d’amélioration de ce projet de loi. Pourtant, si cette loi était appliquée, vous pourriez manifester tout votre soul en semaine, et à l’intérieur du pays. Mais vous invoquez la constitution et les traités internationaux, pour justifier votre refus d’apporter votre contribution à ce texte. Monsieur, vous serez peut-être le président de notre pays et c’est ce que je vous souhaite, allez-vous nous gouverner en vous appuyant uniquement sur la constitution et les traités internationaux, sans faire voter des lois ? Je retiens d’ailleurs que votre (ancien) parti, avec 27 députés à l’Assemblée nationale, n’a proposé à ma connaissance aucune proposition de loi pendant 4 ans. Ceci expliquerait-il donc cela ?

·Voici maintenant près de 18 mois que vous manifestez invariablement tous les samedis. J’admire votre stoïcisme, et même si certaines personnes trouvent que cela ne sert plus à rien, je vous respecte pour la conviction de vos idées. Ce que par contre je ne comprends pas, c’est cette tendance obsessionnelle à couvrir de ridicule toute autre formation politique ou courant de pensée de l’opposition osant avoir une position différente de la vôtre. Le Front-sage a essayé un moment de battre le pavé avec vous, sur des sujets politiques et sociaux. Vous les avez fait passer pour des collabos. Il y une semaine, parlant des partis qui avaient accepté de siéger au CPDC rénové, vous les avez traités de formation ayant obtenu 1% aux élections présidentielles. Je ne sais pas si vous réalisez que vous validez du coup les 34% que vous êtes supposés avoir obtenus lors des mêmes élections. En effet, si vous reconnaissez les résultats que la CENI leur a attribués, vous êtes bien obligés de reconnaitre les vôtres, car il n’y a aucune raison que vous seul ayez été spolié, si tant est qu’il y ait jamais eu spoliation.

Monsieur, en soulevant toutes ces incompréhensions, loin de moi toute idée de vous invectiver. Voyez-vous, aujourd’hui, notre pays compte environ 6 millions d’habitants, dont 70% de jeunes. Nous conservons, malgré la crise, un des plus forts taux de scolarisation dans la sous-région. Autant dire que vous avez ici, sur la terre de nos aïeux, un terreau fertile, où devraient germer et fleurir les idées novatrices et pragmatiques. En réalité, nous les jeunes, nous avons besoin de repères, nous avons besoin de modèles, nous avons besoin d’être inspirés. Et vous, en tant que leader du plus grand parti de l’opposition, vous devriez être de ceux qui indiquent la voie, montre l’exemple à suivre. Les jeunes nés en 1990 ont 21 ans cette année. Ils sont à l’université, certains préparent la licence, d’autres le master. Les logiques ne sont plus les mêmes, la rhétorique et la réalité ne sont plus celles qu’elles étaient en 90. Mais il se trouve malheureusement, je suis bien obligé de le dire, que votre phraséologie elle, n’a pas varié.

Je vous ai dit tantôt que l’objet de ma lettre portait sur votre refus de participer au CDPC rénové. Est-ce que le régime RPT vous sert encore un attrape-nigaud ? Honnêtement, je n’en sais rien. Ce qu’il me revient, c’est que sous Faure, l’APG a été signé, et nous a permis d’organiser des législatives crédibles et acceptées par tous. Si votre ancien mentor n’avait pas dénoncé cet accord historique après l’avoir signé, peut être qu’à ce jour toutes les réformes prévues par l’APG auraient été effectuées. On n’en saura sans doute jamais rien. De même, il est inexact de dire qu’aucun dialogue n’aboutit au Togo puisque celui de Ouagadougou (aout 2009) nous a permis d’aller aux présidentielles de mars 2010.

Je suis même de ceux qui pensent que si le régime avait réellement envie de faire des réformes, il n’a nul besoin d’un CPDC, rénové ou non. Jerry Rawlings par exemple a doté son pays d’institutions fortes et indépendantes alors que rien ne l’y obligeait, son opposition étant à l’époque divisée et inactive. S’il y a une demande de dialogue, cela ne peut être que pour l’une de ces deux raisons : soit deux courants opposés s’affrontent au RPT (conservateurs et progressistes) et les progressistes sont obligés de passer par votre onction pour faire passer les reformes, ou le régime subit des pressions extérieures importantes. Autrement, de vous à moi, pourquoi le RPT irait relancer un dialogue alors que la situation actuelle lui est favorable. Il pourrait vous laisser continuer à manifester (voici 18 mois que ça dure et ça ne dérange manifestement personne). Vos adversaires pourraient même pousser le vice jusqu’à conserver le statu quo jusqu'aux législatives, que vous serez obligés de boycotter pour rester dans votre logique. Ce ne serai qu’un remake de 1999, et une aubaine pour les conservateurs, car  je ne pense pas que la communauté internationale que vous avez l’habitude de fustiger, s’empressera de venir à votre secours. En tout cas, elle ne l’a pas encore fait à ce jour, et ce n’est pas les occasions qui ont manqué pourtant. S’il y a donc velléité ouverture, c’est qu’il y a une bonne raison, sans doute extérieure à vos manifestations hebdomadaires.

Mais, Monsieur Fabre, vous et votre parti avez décidé de ne pas  aller à ce dialogue. D’autres partis vous ont même emboité le pas suite aux discussions préliminaires avec le premier ministre. C’est un choix politique, et je n’ai pas vocation à juger les choix de votre parti. Mais de grâce (et c’est là l’objet de ma lettre) cessez de poser comme condition à votre participation à tout dialogue la réintégration des députés exclus de l’Assemblée nationale. Je l’ai dit en début de ma lettre, j’ai été outré par leur exclusion. Si la cour de justice de la CEDEAO suit les recommandations de l’UIP, elle devrait constater l’illégalité de la décision de notre cour constitutionnelle et demander à l’Etat togolais de vous rétablir dans vos droits, mais nous sommes à moins d’une année des prochaines législatives, et ceux qui vous remplacent à l’assemblée nationale défendent  votre projet politique (Je doute d’ailleurs qu’ils apprécient vos tentatives de retour). Au-delà, il faut aussi reconnaitre que vous vous êtes vous mêmes mis dans une situation que vous adversaires ont exploité.  Quelle est cette idée d’écrire des lettres de démission pour contrer la transhumance à l’assemblée, alors que vous saviez vous-même que l’article 52 de notre constitution interdit le mandat impératif ? Je me suis toujours demandé à quoi étaient destinées ces lettres. Le simple fait qu’elles existent (et là, l’UIP l’a expressément souligné) est anticonstitutionnel. Si c’était vous qui étiez restés à l’UFC, et les députés fidèles à M Gilchrist avaient décidé de rejoindre le groupe parlementaire RPT, auriez-vous utilisé ces lettres ou non? Quel argument juridique auriez-vous avancé pour le faire ? Ah, Monsieur, que n’aviez-vous pas pensé à faire prêter serment aux candidats, comme les chevaliers (je suis cavalier de formation) le faisaient jadis ?

Si vous tenez réellement à poser des conditions avant de participer à tout dialogue (encore que la logique voudrait plutôt qu’on pose les conditions pendant le dialogue, avec la menace de quitter la table de négociation sinon) les motifs sont à ramasser à la pelle : pourquoi ne le faites-vous donc pas pour le démarrage effectif du projet de décentralisation (ça fait trois ans que la loi est votée et nous ne sortirons jamais de notre misère sans les collectivités locales) ou pour le vote et le recensement de la diaspora  (elle a envoyé en 2010 plus 143 milliards au Togo, soit 10% de notre PIB), ou plus simplement pour la mise en place des fonds d’aide à la culture et à la communication (l’avenir de notre pays se joue sur ces deux dossiers). Je l’ai dit tantôt, monsieur, nous sommes six millions de Togolais, dont près de la moitié pointent au chômage. Si ce pays doit changer, progresser, se développer, c’est pour que ces trois millions trouvent du travail, arrivent à se soigner, et vivent dignement avec leur famille. Être député n’est pas une profession, mais une servitude. Un député, avant  de siéger au parlement est d’abord un notable, avec une situation sociale respectable. Il a un travail, bien souvent supérieur à son traitement de député. La perte de son statut, même si elle injuste (souvenez vous du match de foot invoqué plus tôt) n’est pas une fin en soi. Par contre, la poursuite du statu quo pour trois millions de Togolais, voilà ce qui est intolérable et inacceptable.

Monsieur Fabre, voilà ce que j’avais à vous dire. Ne sacrifiez pas l’avenir de millions de Togolais pour neuf notables qui à priori ne sont pas dans le besoin. Si préalables il y a à exiger, posez des conditions pour le Togo, et son peuple vivant dans la précarité.

J’ai peut-être été cru dans mes propos, mais je ne vous demanderai pas de me pardonner : il y a une vingtaine d’années, vous aviez la même insolence. Je crois d’ailleurs que si avant 40 ans, on n’a pas été insolent, c’est qu’on raté sa jeunesse.

Les années qui s’annoncent à l’horizon vont être capitales pour notre pays. Il nous faudra choisir entre la voie de la modernité (réformes tous azimuts et cohésion nationale) et le statu quo. Ce statu quo mènera au chaos, car rien qu’en 2025, notre population sera de 9 millions d’habitants, soit une progression de 50%. Nous ne pourrons pas faire face à ce choc démographique si nous ne trouvons pas des solutions immédiates et adaptées à nos conditions actuelles. Et c’est  aujourd’hui, maintenant qu’il faut prendre ces décisions.

Le régime actuel a toutes les clés du passage à la modernité en main, mais la volonté politique se fait attendre. Pourquoi ? je ne le sais pas. D’ailleurs, il appliquerait des mesures de façon unilatérale que vous serez le premier à crier au loup. La sortie passe par le dialogue, peut être sous la houlette d’un autre facilitateur. Mais ne ratez pas ce rendez-vous de l’histoire, ne commettez pas la même erreur que votre ex-mentor en 20 ans d’engagement. Votre position sur l’échiquier politique vous impose des devoirs, sans doute vis-à-vis de vos militants, mais surtout envers les  jeunes qui vous regardent, et doivent voir en vous un modèle à suivre. Alors que le régime actuel se caractérise par une certaine continuité du point de vue politique et biologique, vous, pour tenir votre rang, vous avez obligation de créativité,  d’inspiration, de génie.

Voyez-vous, je pense que les idées (une stratégie politique par exemple), tout comme les êtres vivants, sont soumises à la dure loi de Darwin. Un jour, l’idée se retrouve devant le terrible défi de l’évolution : s’adaptez, ou périr. Et ce jour est là, monsieur Fabre. Qu’allez-vous donc décider ?

Source : www.gerrytaama.net

 

Commentaire personnel sur cette lettre

 

Cette reprise m'a paru necessaire. ceci dans le souci de faire partager l'information  à un grand nombre d'internaute même si ....

Le contenu est vivifiant en lui même et expose à la face du monde le vrai visage de notre  opostion (ANC).

Je partage les points développés dans la lettre et qui démontrent certaines contradictions flagrante dans la démarche et stratégie de ce partie politique.  Chapeau à Gerry pour avoir osé dire publiquement ce que beaucoup aimerait dire à Fabre,  mais préférant se taire pour éviter les sobriquets d'une certaine presse prete à qualifié les gens de vendu. C'est un tour d'horizon clair et précis qui met à nu les tares de certains opposants togolais notamment ceux qui vivent et se nourissent des crises politiques.  je vais m'arrêter ici en disant ceci : Aujourd'hui l'Anc a contribué a vider de sa valeur  les marches de protestations politiques. A force de marcher chaque jours, le citoyen togolais s'est accoutumé à ce fait et donc la pression qui existait, dès l'annonce d'une marche de protestation a disparu. Dommage le CAR avait raison en disant que la marche était le dernier recours du politque dès lors que toutes les voies de négociations sont bouchées ! fabre n'a pas encore compris cela !

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